Depuis le début de cette semaine (2 juin 2025), des panneaux de signalisation étonnants sont installés à Tournai.
Non pas avec le nom de la ville, mais avec celle avec laquelle Tournai est jumelée, Bethléem. Cette action est en réalité une initiative de l'ONG Handicap International, dont la pétition stopbombing.be appelle à une meilleure protection des civils dans les zones de conflits armés.
Chacun et chacune a déjà pu voir, en se rendant dans une ville, des panneaux indiquant le jumelage d'une commune avec une ou plusieurs villes du monde entier. On le sait moins, ces liens entre villes sont apparus après la Seconde Guerre mondiale, en signe de solidarité après les ravages de la guerre, les villes travaillant ensemble pour promouvoir la reconstruction et la réconciliation. Aujourd'hui, il existe des milliers de partenariats de jumelage, souvent axés sur les échanges culturels et la coopération.
Des panneaux temporaires pour un message durable
L'organisation a placé dans plusieurs villes belges des panneaux portant des symboles de bombardements et de destruction. L'objectif de cette action est d'impliquer les citoyens belges et de leur demander de s'engager. Sous les panneaux modifiés, un panneau additionnel renvoie à la pétition en ligne stopbombing.be, qui demande à la Belgique de faire plus pour protéger les civils dans les zones de conflit.
Antoine Sépulchre, directeur de Handicap International Belgique : « Par cette action, nous voulons construire un pont entre les gens d'ici et ceux des zones de conflit. La ville de Bethléem n'est pas actuellement la cible de bombardements, mais elle pourrait facilement le devenir. Dans les zones densément peuplées, 90 % des victimes sont des civils. Ce sont des personnes comme vous et moi, qui vont faire leur course, travailler, ou des enfants qui vont à l’école, jouent dans un parc. Les traités visant à les protéger en cas de conflit, tels que ceux contre les mines antipersonnel et les armes à sous-munitions, sont soumis à des pressions. La déclaration politique sur l'utilisation d'armes explosives dans les zones peuplées reste également trop peu contraignante. La Belgique a joué un rôle de premier plan dans la protection des civils par le passé en étant le premier pays au monde à interdire les mines antipersonnel. Notre pays a certainement encore un rôle à jouer. En signant notre pétition, les citoyens envoient un signal clair : la protection des civils doit redevenir une priorité. »
La Ville de Tournai s’engage
Des panneaux de signalisation seront visibles pendant une semaine à différents endroits de Tournai, aux alentours des grands boulevards, notamment à proximité du CHWAPI, de la Maison de la Culture et des Bastions. Les lieux ont été sélectionnés en concertation avec la Ville de Tournai. Celle-ci soutient activement l'action, tant sur le plan logistique que sur le plan de la communication, soulignant ainsi son engagement en faveur de la solidarité internationale et de la protection des populations civiles.
La Ville de Tournai manifeste ainsi son soutien aux populations civiles frappées par la violence qu’elle condamne, où que ce soit. Des victimes innocentes, surtout les enfants, font les frais dans leur chair de conflits qui les dépassent. Y être sensible, c’est déjà un pas vers la paix.